Voyage à Font-Romeu
Premier jour
La date de notre séjour à Font Romeu est enfin arrivée.
Départ 7h00 du matin, tout le monde est au rendez-vous, sauf ceux qui sont partis en éclaireurs.
Après 3h00 de route nous arrivons en bas des gorges de la Carença situées sur la commune de Thués entre Valls.
Qui dit gorges, dit fort dénivelé et ça grimpe dur.
J’ai une pensée pour certains marcheurs de notre groupe moins aguerris.
Tout le long de notre trajet nous sommes bercés par les eaux de la Carança qui bouillonnent et forment de jolis moutons tout blancs au dessus de l’eau.
Nous suivons ses méandres qui nous mènent tout droit jusqu’au pont suspendu qui ondule de droite à gauche à notre passage.
C’est là que nous décidons de déjeuner nos estomacs criant famine « La fourmi cria famine lorsque la bise fût venue ».
Pas le temps de batifoler qu’il faut déjà repartir.
Nous avançons vers la corniche suspendue à plus de 100 mètres de hauteur pendant 2 kilomètres, et ces quelques kilomètres nous paraissent une éternité.
Des papillons jaunes, bleus, blancs, virevoltent autour de nous et nous conduisent dans une forêt de chênes verts, de chênes blancs, ainsi que des feuillus.
Nous terminons la rando tout en descente dans les cailloux, et arrivons jusqu’au parking notre point de départ.
Nous nous arrêtons dans un estaminet et commandons des boissons. Puis direction l’hôtel Le Ticou, où chacun rejoint sa chambre.

















Deuxième jour
Pour notre deuxième jour de randonnée, départ de l’hôtel à 9h00 après un petit déjeuner copieux.
Nous nous dirigeons vers le lac artificiel des Bouillouses. Un site superbe surnommé le Canada Pyrénéen.
Une escapade rafraîchissante, au coeur d’une nature sauvage entourée de montagnes.
Françoise et Michel décident de dévier notre trajectoire afin de découvrir 3 étangs tout au long de notre périple.
Devant ces lacs d’un vert émeraude, le paysage ressemble au Connemara, que nous a si bien chanté Michel Sardou.
Les Sorbiers des oiseaux se mirent dans ses eaux transparentes et les éclaboussent de rouge vermillon.
Le groupe crapahute comme des bouquetins le long des rochers.
Un deuxième étangs avec ses couleurs automnales, jaunes, rouges, dorés. Une légère brume enveloppe le paysage et donne à ce petit lac une pâleur spectrale.
Enfin le troisième, toujours aussi verdoyant, grâce à un rayon de soleil qui a bien voulu éclairer le ciel. Nous croisons des colchiques aux pétales violettes annonciatrices de la fin de l’été, des rhododendrons qui ont perdu leurs fleurs. Leurs floraisons représentent l’élégance, la passion et la beauté éphémère. Miroir, oh mon miroir, suis-je la plus belle ?
L’heure du repas a sonné nous nous posons dans la verdure au bord d’un autre petit lac et des canards, voyant des humains, sortent de l’eau pour venir quémander de la nourriture.
Charmante scène bucolique.
Nous reprenons notre randonnée avec l’ascension d’une piste noire à plus de 23 %.
14 km plus tard, nous voilà attablés devant un rafraîchissement, heureux d’avoir accompli un exploit à notre niveau.
















Troisième jour
Ce matin nous voilà partis visiter le four solaire d’Odeillo, site majeur de notre patrimoine scientifique.
Ensuite, direction la gare, pour un trajet de 2h jusqu’à Villefranche de Conflent dans le petit train jaune.
Nous choisissons des places dans un compartiment à claire voie. Nous avons eu de la chance il faisait très très beau, avec une température digne d’un mois de juillet.
Arrivés à Villefranche de Conflent dont l’emblème est la sorcière, tradition séculaire qui perdure encore de nos jours. C’est toujours la tradition d’offrir une sorcière à un être cher.
Nous empruntons le pont St Pierre et déjeunons à l’entrée de la ville.
Le groupe se scinde en deux, et certains décident d’arpenter un escalier de 745 marches, taillées dans le granit rose, coiffé d’une voûte de pierre, pour atteindre le fort Libéria construit par Vauban.
Arrivés en son sommet nous faisons la visite de ce fort durant 45 mn. Nous visitons également la prison des femmes, où furent incarcérées La Voisin, La Montespan, La Brinvillier, soupçonnées de crimes et sorcellerie durant le règne du Roi Soleil.
L’une d’entre elle y vécut 44 ans dans des conditions atroces.
Une fois la visite du fort terminée nous redescendons les 745 marches au pas de course.
Pour terminer, déambulation dans la ville et shopping dans les échoppes avec des produits locaux et artisanaux.
Nous retrouvons l’autre groupe ayant visité la grotte des Canalettes.
Nous regagnons ensuite la gare pour le chemin du retour.
Durant le trajet, sortie d’un fourré, une biche apeurée par le bruit du train, a détallé sans demander son reste.
Nous retrouvons notre hôtel à 20h00.

















Quatrième jour
Pour notre avant dernière journée nous retournons au Lac des Bouillouses, sans toutefois faire l’ascension du Pic Carlit.
Ce sera pour une autre fois, mais il nous faudra partir sûrement plutôt.
Françoise guide nos pas au cœur de ces paysages époustouflants, ainsi qu’à la découverte de 12 étangs. Cette boucle particulière nous mène à travers des forêts de sapins, des blocs de granit rose.
Dans cet écrin minéral nous découvrons le premier étang avec ses eaux limpides.
Quelques canards nagent dans ces eaux tranquilles.
Nous avançons dans ce massif forestier et un second étang se découpe dans le paysage, tel une émeraude sertie de diamants.
Quelques kilomètres plus loin nous posons nos sacs à dos au bord du plus grand étang dans un théâtre à ciel ouvert, et sortons le pique nique.
De l’autre côté de la berge, un pêcheur tâte du bouchon espérant attraper une truite arc en ciel.
Face à nous le Pic Carlit, que quelques téméraires montent au pas de course.
Notre groupe bifurque à gauche pour finir la boucle de 12 kms.
Au bord du lac Bouillouses, le tintement des sonnailles attirent notre regard, et nous voilà face à un troupeau de vaches de différentes races. Certaines rousses ont des cornes en forme de lyres.
J’immortalise la scène du plus bel effet.
La journée pédestre s’achève, nous regagnons notre hôtel des images plein la tête.
Nous terminerons la soirée sur une piste de danse illuminée de multiples couleurs.
Demain c’est le départ après la randonnée et des bains chauds.
















Cinquième jour
Les bagages sont bouclés, l’heure du départ a sonné.
Certains rentrent chez eux, pour d’autres finir en beauté ce séjour, direction Llo, un des plus pittoresque village avec ses maisons qui descendent en cascade jusqu’à l’église romane.
Une randonnée de 7 kms pour atteindre l’Ermita de Sant Feliu tout en longeant les gorges du Sègre.
Comme au premier jour, le soleil est au rendez-vous.
Nous grimpons un doux dénivelé pendant 5 kms pour accéder aux vestiges d’une chapelle du XIème siècle.
Soudain une énorme incisive se profile dans le paysage, que le soleil caresse et lui donne des reflets dorés.
La chapelle se mérite ; nous grimpons environ 200 mètres avant d’arriver au sommet. Elle se dresse face à la vallée de la Cerdagne avec un panorama à 360°.
On peut même y apercevoir le four solaire.
Nous redescendons pendant 1 km jusqu’au village ; c’est là que nous déjeunons avant les bains, un plongeon de bien-être avec une eau sulfureuse à 35°.
Après 5 jours d’efforts nous nous relaxons dans ces bains bouillonnant. Certains s’y sont même endormis.
Nous profitons pendant 2h des bienfaits de l’eau.
Hélas il nous faut reprendre la route pour cette fois regagner nos pénates.
On se dit au revoir, et à bientôt de se retrouver pour d’autres aventures tout aussi croustillantes.










